Le Groupement de Défense Sanitaire des Vosges (GDS 88) a réalisé une étude de terrain sur les impacts de la méthanisation mésophile (35-40°C) sur la paratuberculose (et la fièvre Q). Cette étude est disponible sur le site internet dans l’onglet Technique / Risques sanitaires en bas de page.
Les résultats sont plutôt rassurants.
Pour résumer :
- Suivi de 3 unités de méthanisation et des 12 exploitations agricoles associées avec prélèvements et analyse PCR sur les exploitations et sur les digestats solide et liquide.
- Les PCR permettent de détecter la présence des bactéries vivantes et mortes à l’origine de la paratuberculose (détection de morceaux d’ADN).
- La mise en culture des mycobactéries pour les résultats positifs en PCR permet de mettre en évidence si il y a encore des bactéries vivantes et donc potentiellement infectieuses.
- Des résultats positifs en PCR pour la paratuberculose sont obtenus sur la moitié des exploitations agricoles qui alimentent les unités de méthanisation. Toutes les unités de méthanisation sont concernées.
- Les résultats sur les digestats sont plus rassurants. Des résultats positifs en PCR sont obtenus sur la moitié des prélèvements de digestats. Cependant, il faut savoir si les bactéries détectées dans ces digestats sont encore vivantes et donc infectieuses. Les mises en cultures montrent des résultats négatifs pour la quasi totalité des digestats. Ce qui implique que les bactéries présentes dans les digestats sont mortes, il n’y a donc pas de risque d’infection. Une mise en culture est revenu avec un résultat « très faiblement positif ». D’après les vétérinaires, il n’est pas sûr qu’une si faible quantité de mycobactéries puisse être à l’origine d’une contamination animale par épandage.
Avec la moitié des exploitations alimentant ces unités de méthanisation positives en PCR pour la paratuberculose, seul un échantillon sur 7 de digestat prélevé est faiblement positif après mise en culture. Les résultats positifs de PCR obtenus sur les digestats ont tous des nombres des CT supérieurs à 34, ce qui signifie qu’avant la mise en culture, la mycobactérie a été retrouvée en très faible quantité.
En conclusion, « les résultats obtenus sur les digestats sont quasiment tous négatifs ce qui signifierait que la mycobactérie à l’origine de la paratuberculose n’a pas poussée donc elle ne résisterait pas à la méthanisation dans ces circonstances ou bien qu’elle était en trop faible quantité pour être détectable ».